Locronan et les peintres : Odette Pauvert
Pour en savoir plus sur le parcours de son tableau du musée de Locronan « Invocation à Notre-Dame des Flots ».
Née à Paris en 1903 dans une famille d’artistes, d’un père portraitiste et d’une mère miniaturiste, Odette Pauvert baignera dans un milieu artistique et, avec sa sœur Marguerite, aura ses parents comme premiers professeurs.
A la fin de ses études générales, elle prépare le professorat de dessin à l’Ecole de la Ville de Paris de la rue Madame avant d’intégrer l’Ecole des Beaux-Arts en 1922 où elle sera l’élève de Ferdinand Humbert et d’Emile Renard.
D’origine quimpéroise par sa mère, elle puise son inspiration première dans la Bretagne ; elle est séduite par ses grèves mélancoliques et ses ciels brumeux.
Elle obtint sa première récompense au Salon des Artistes Français de 1923 avec une miniature intitulée Fleur de lotus pour laquelle elle recevra une médaille d’argent ; à celui de 1924, elle recevra une médaille de bronze.
C’est le 18 juillet 1925, dans un milieu réputé misogyne, qu'Odette Pauvert obtint, lors troisième tour du jugement final avec 22 voix sur 32, le Premier Grand Prix de Rome secteur peinture, avec son tableau "La légende de saint Ronan". Pour la première fois, ce prix était décerné à une femme dans cette discipline. Le maire de Locronan lui transmet ses vives félicitations.

(Collection publique) © Photo : Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais, image Beaux-arts de Paris
Odette Pauvert (1903-1966), « La Légende de saint Ronan », 1925, huile sur toile, 198 x 150 cm
Avant elle, seules trois autres femmes avaient eu cet insigne honneur : Mlle Lucienne Heuvelmans en sculpture (1911), Mlles Lili Boulanger (1913) et Marguerite Canal (1920) en musique. Cette même année 1925, Mlle Jeanne Leleu obtiendra le Prix de Rome de piano.
Odette Pauvert jouit pleinement de son séjour de trois ans (1926-1929) à la Villa Médicis, qui est, comme elle le dit elle-même "un enivrement".
Son envoi de première année Au pays des semailles fécondes lui vaut la médaille d’or au Salon de 1928.
En 1930, à la mort d’Emile Renard et sur demande de son épouse, elle prend, avec l’aide de sa sœur Marguerite, la direction de l’Académie qui prépare au concours d’admission de l’Ecole des Beaux-Arts.
L’architecte Paul Tournon lui commande, en 1932, une fresque pour l’Eglise du Saint-Esprit à Paris ; c’est un art qu’elle affectionne tout particulièrement. Le sujet traité est "les églises grecque et romaine se réconciliant au Concile de Florence, réalisant l’unité de l’Eglise sous l’autorité papale".
L’année suivante, elle se voit doter d’une bourse par l’Institut de France, pour la Villa Vélasquez à Madrid (Villa Médicis espagnole) où elle passera toute l’année 1934, ce qui lui permettra d’enrichir et d’affirmer son style. A son retour, elle présentera au Salon des Artistes Français de 1935 huit toiles réalisées lors de son séjour en Espagne.
Pour l’Exposition Universelle de 1937, deux commandes sont passées à Odette Pauvert :
- le décor extérieur du Pavillon de la joaillerie où l’artiste choisit d’illustrer des légendes indiennes sur la naissance des pierres précieuses :
Odette Pauvert (1903-1966) - "La naissance des pierres précieuses" - Fusain sur calque, 0,76 x2,20 m, Paris,
- six bannières pour le pavillon pontifical :
Odette Pauvert (1903-1966) - bannières pour le pavillon pontifical : "Saint François, saint Georges, sainte Jeanne d’Arc, sainte Bernadette, saint Louis de Gonzague, sainte Geneviève"
Elle recevra de nombreux autres prix tout au long de sa carrière :
- en tant que lauréate de l’Institut : Prix Roux (peinture et enluminure), Leguay-Lebrun, Piot, Caylus de la Tour, Dagnan-Bouveret.
- hors concours au Salon des Artistes Français : Rosa Bonheur (1954), Rowland (1962).
- prix de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris : prix d’Attainville, prix Sturler.
Elle s’éteint à Paris en 1966.
Odette Pauvert a cultivé les genres les plus différents : peinture à l’huile, fresque, pastel et miniature, gravure et médaille, copiste…
« L’Art est une façon de s’exprimer, une libération. L’artiste devrait pouvoir communiquer à celui qui voudra bien regarder l’œuvre qu’il a conçue, toute l’émotion qu’il a lui-même ressentie. Qu’importent les moyens employés, il suffit qu’ils ne deviennent pas procédé ou système... »
Pour en savoir plus sur son environnement familial.




