Cette maison a été modifiée au XXème siècle, avec l'apparition d'une grande porte de garage en 1963.
Le 11 décembre 1749, un contrat d'acquet à titre de censive est signé par Jacques Guenolay et Jeanne le Bolzec, de demoiselle Catherine de Gourio pour 600 livres et 18 livres de rente1 :
"demoiselle Catherine de Gourio faisant pour faisant tant pour elle que pour escuyer Joseph de Gourio son frère et pour dame Jullienne Renée de Gourio dame de Kerjan, et demoiselles Marie et Marguerite de Gourio ses sœurs…. Laquelleditte demoiselle Gourio en privé et aux qualités qu'elle agit a par le présent avec garantye vendus et transportés purement et simplement auxdits Jacques Guénolay et femme acceptants scavoir une maison couverte d’ardoises son pavillon à son midi cour jardin et écurie en dépendant aussy au midy de laditte maison ou ils demeurent actuellement en qualité de fermiers, donnant d’oriant sur maison et jardin à Nicolas Danielou et Jacquette Conan sa femme, du midy sur l’issue nommée Leur an Aoutrou, d’occident sur mazière aux demoiselles de Gourio et du nort ouvrant sur la place nommée la rue des Charettes, laquelle ditte mazière aussy comprise dans la présente vente comme dépendante de laditte maison ouvrante sur laditte rue des Charettes, chargée de trente sols de rente par an de rente ou fondation au proffit de l’église Saint Ronan…"
On note que cette maison donne d'orient sur celle de Nicolas Danielou (beau-père de Jeanne Bihan) et de Jacquette Conan sa femme, en principe la N° 75.
On note en outre, que la maison est chargée d'une rente de trente sols due à l'église Saint-Ronan. La seule rente de ce montant que l'on trouve dans les comptes de fabrique pour une maison de la rue des Charettes est payée par mademoiselle La Garaine-Trobert, et ensuite par madame de Lezormel, c'est-à-dire Elizabeth Trobert, l'une de ses filles.
On lit ainsi en 1689 "reçu de mademoiselle La Garaine-Trobert trente sols sur sa maison", et en 1716 "dessus la maison et mazière en la rue aux Charettes près la Croix appartenante à madame de Lezormel est deüb trente sols".
Elisabeth Trobert, fille de Jean Trobert, sieur de la Garenne, et de Jeanne de Fays, était l'épouse de Joseph de Lézormel, écuyer et sénéchal du prieuré de Locronan. Elle décède sans héritier direct en 1723. Ses héritages vont revenir à sa sœur Marie, épouse de François René de Gourio, écuyer, et ensuite aux demoiselles Gourio leurs filles.
La croix dont il question est celle dont on voyait encore le fût au début du XXème siècle à cet endroit de la rue des Charettes, et qui est présente sur une carte postale ancienne.
En 1847, la maison appartient à Jean Roussel, sabotier, épouse de Marie Raisonnet, ce qui est conforme aux indications de l'acte de vente de la maison M75 de 18502.
Notes
1 Arch. Dép. Finistère, 4 E 36 13, Contrat d'acquet à titre de censive fait pat Jacques Guénolay et femme, de demoiselle Catherine de Gourio, 1749.
2 Arch. Diocésaines de Quimper, Locronan, série AAA 7, Vente par Sébastien Louboutin et femme, à Jean Marie Velly et Marie Yvonne Le Duff sa femme, 1850.