En 1924 Alain Chipon donne son accord pour le classement "de la maison à un étage, avec une lucarne, située sur la grande place de Locronan, portant la date de 1733 et comprise au plan cadastral sous le numéro 167 de la section I".
En 1847 le propriétaire était Pierre Alix, maçon, petit-fils de Nicolas Alix et Catherine Hetet, qui avaient acheté la maison en 1791 de Louis Pierre Chardon1 :
"lequel dit sieur Chardon a déclaré et par le présent déclare vendre, céder, quitter, délaisser et transporter purement et simplement avec garantie à la coutume auxdits Nicolas Alix et femme acceptants, une maison crèche et jardin au couchant vulgairement nommée la Maison des Trois Pigeons, située sur la place de Locronan donnant du levant sur laditte place, du midy sur maison à madame Kerangalet, du nord sur maison à monsieur Piclet, la présente vente faite et convenue entre parties pour et en faveur d’une somme de huit cent livres que lesdits Nicolas Alix et femme s’obligent de payer au sieur Chardon dans la quinzaine et a ledit sieur Chardon que laditte maison et crèche sont chargé d’une rente annuelle de quarante sous à la fabrique de saint Ronan et de six livres aux héritiers du sieur Rannou de Quimper"
Marie Anne Chardon, fille de Pierre Chardon, qui avait épousé Louis le Dall de Kerangalet en 1775, était l'une des héritière de la demoiselle Pommier.
La maison avait acquise en 17762,3 des héritiers Galabert par Chardon père : elle est "scittuée sur la grande place dudit Locronan, nommée la maison des Trois Pigeons, cour close cave escurie et deux jardins donnant laditte maison d’oriant sur la place dudit Locronan, du midy sur maison audit sieur acquéreur d’occident sur la cour et du nord maison à madame Vacherot".
En 1746 on note la location4 selon un "bail de neuf ans par la demoiselle Pommier au proffit de Louise Presumel veuve de Hervé Brélivet, de la maison où elle demeure, sur la place, ou pend l’enseigne des Trois Pigeons (c'était donc un commerce, une auberge?), l’escurie et le jardin en dépendantes à son occident".
Cette maison est également citée plusieurs fois dans les cahiers de compte de l’église Saint Ronan ; on lit en 1706 : "Dessus la maison de feu Maistre Louis le Grand sur la plasse en aquit de maistre Jacques Trobert est deub quarante sols par les héritiers d’iceluy Grand …Dessus la mesme maison est deub pour fondation dudit deffunct et sa compaigne est deube la some de quatre livres".
Maître Louis le Grand, greffier de la seigneurie de Guengat, décède en 1699 et son épouse Marie Jaouen en 1705 ; leurs héritiers (Jacques et François) doivent payer deux rentes sur la maison à la fabrique de l’église Saint Ronan. Ces rentes devront être acquittées chaque année par les occupants de la maison. Ce compte de 1706 nous apprend aussi qu’auparavant la maison était celle de maître Jacques Trobert, qui était notaire, sergent et cabaretier.
A partir de 1713 la rente sera payée par la demoiselle Pommier, née Anne Boger, «sur la maison où elle demeure» ; on lit par exemple en 1718 : "dessus la maison où demeure la demoiselle Pommier est deu par une part en acquit de feu maître Louis Legrand quarante sols de rente et pour fondation dudit defunt Grand et Marie Jaouen sa compaigne est aussy deu par autre part quatre livres font ensemble la somme de six livres". En 1732 il est précisé que la maison est acquise de Jacques le Grand.
Notes
1 Arch. Dep. Finistère, 4 E 36 46, Achat de la Maison des Trois Pigeons par Nicolas Alix, du sieur Chardon, 1791.
2 Arch. Dep. Finistère, 4 E 36 31, Achat de la Maison des Trois Pigeons par le sieur Chardon, des sieurs et demoiselles Galabert, 1776.
3 Arch. Dep. Finistère, 4 E 36 31, Prise de possession par le sieur Chardon d'une maison acquise des sieurs et demoiselles Galabert, 1776.
4 Arch. Dep. Finistère, 4 E 36 9, Bail de la maison des Trois Pigeons, par la demoiselle Pommier, à Louise Présumel, 1746.