Jean Boucher

Locronan et les sculpteurs de son musée, Jean Boucher (1870-1939), double Grand-Prix de Rome de sculpture en 1894 et 1898.

Jean Marie Théodore Joseph BOUCHER, né le 20 novembre 1870 au lieu-dit la Vallée, à Cesson-Sévigné, décédé le 17 juin 1939 à Paris 14e, s’est marié le 24 avril 1913 à Paris 14e avec Marie Laure Bernard (1879-1950), actrice et cantatrice, plus connue sous le nom de Marcelle Doria, est un sculpteur, statuaire, et dessinateur breton.

Dans la section sculpture du catalogue d’ouverture du musée municipal de Locronan en 1934, on trouvait sous le n°4 son plâtre intitulée « Maternité » (Salon  1934)

Dès son plus jeune âge, Jean Boucher sera placé chez son oncle, Théodore Boucher, cultivateur à Combourg.

En 1882, Jean Boucher âgé de 12 ans, débute un apprentissage chez un serrurier de Rennes. Ses dessins sont remarqués par Charles Lenoir, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes. Dès lors, Jean Boucher va suivre les cours de « la Halle aux toiles ».

A partir de 1884, Il suit les cours de l’École des Beaux-Arts de Rennes et obtient une bourse de la ville. En 1888, il est admis aux cours de l’École des Beaux-Arts de Paris et entrera l’année suivante à l’Ecole des Beaux-arts dans la section sculpture, comme élève supplémentaire.

Il sera incorporé en 1891 au 41ème régiment d’infanterie comme soldat de seconde classe.

Il reçoit en 1891, une médaille pour le concours de figure modelé d’après antique et en 1893, la première médaille au concours LEMAIRE, ce qui lui permettra d’obtenir une dispense partielle de son service militaire. Il obtient en 1894 le prix Chenavard ainsi que le 2e Second Grand Prix de Rome avec « Enflammé de colère, Achille revêtant après la mort de Patrocle, l’armure apportée par Thétis, sa mère ».

Il sera affecté au régiment d’infanterie de Vitré en 1896.

En 1898, Il se voit décerner le 1er second Grand Prix de Rome avec « Caïn après la mort d’Abel poursuivi par la vengeance céleste » et quitte l’école des Beaux-Arts. Il restaure le grand porche de la cathédrale de Dol de Bretagne. Il reçoit le prix Desprez en 1899 ainsi qu’une médaille au Salon des Artistes français pour son marbre intitulé « Un soir ». En 1900, il réitère avec une œuvre intitulée « Eté » et reçoit la Première médaille du Salon des Artistes français. Il expose en 1901 le plâtre « Devant la mer » et le marbre « Antique et Moderne » qui lui permet d’obtenir le Prix National, une bourse de voyage à l’étranger pendant deux ans. Il visitera la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne, l’Angleterre et s’établira durant une année en Italie.

De 1902 jusqu’à 1906, Jean Boucher va réaliser des monuments commémoratifs en Bretagne (1903 Tréguier, monument Ernest Renan, symbole de la République anticléricale,1904 Saint-Brieuc, monument Charles Baratoux, 1905 Paimpol Alfred Potier de Courcy, 1906 Plouaret François Marie Luzel).

En 1903, Il quitte son atelier situé à Paris rue Denfert-Rochereau pour la rue Daguerre, où il travaillera jusqu’à sa mort. Lors des vacances il se retirait à Hédé (35) où il possédait une maison et un atelier.

En septembre 1903, il est décoré Chevalier de la Légion d’Honneur.

En 1904, Jean Boucher va rencontrer Marie Laure Bernard. Le couple aura trois enfants : Jeanne née en 1905, Jean Marie en 1910 et Pierre en 1918.

En 1905, il expose au Salon des Indépendants. En 1908, avec ses œuvres exposées au Salon des Artistes Français : le « monument dédié à Ludovic Trarieux » et « Victor Hugo en exil », il y recevra la médaille d’honneur. Lors de son séjour en Bretagne, la ville de Rennes organisera un banquet en son honneur.

De 1908 à 1914, les commandes sont nombreuses : Michel Colombe, Léon Serpollet, Condorcet, la Comtesse de Ségur, et Hoche.

Il participe au jury de l’École Nationale des Beaux-Arts de l’année scolaire 1911-1912 et sera juré adjoint, lors de l’attribution du Grand Prix de Rome de sculpture en 1911.

En 1913, Jean Boucher reçoit le prix Houllevigne avec son « Fra Angelico ».

Le 4 juillet 1914, Il est promu Officier de la Légion d’Honneur en qualité de « statuaire ».

La Première Guerre mondiale éclate et la carrière de Jean Boucher comme celle de tous les artistes va être bousculée. Il prendra volontairement les armes dans l’infanterie et passera trois ans au front. Les rencontres effectuées dans les tranchées de Champagne et d’Argonne lui vaudront de nombreuses commandes. Démobilisé comme lieutenant, Jean Boucher est nommé professeur et chef d’atelier de sculpture à l’École des Beaux-arts de Paris en remplacement d’Antonin Mercié décédé en 1916.

Il se distingue à plusieurs reprises, reçoit des prix. Il deviendra vice-président du Salon des Artistes Français dès 1925 et membre de l’Institut en 1936.

De 1920 à 1936, Jean Boucher expose au Salon et réalise à cette même période le monument « A la victoire et aux soldats » de Verdun. Il reçoit en 1937 le grand prix de l’Exposition Universelle.

Jean BOUCHER décède à Paris, le 17 juin 1939. Il sera inhumé au Cimetière de l’est à Rennes.

La Ville de Cesson-Sévigné dispose d’une importante collection de ses œuvres qui s’est constituée à partir des donations faites par la famille, le fils et le petit-fils de Jean Boucher.

Pour en savoir plus sur son parcours .

(Collection publique) © - Photo « Les Mémoires de Locronan » - Musée d’Arts « Charles Daniélou » de Locronan

Boucher Jean (1870-1939) « Maternité » (Salon 1934), plâtre

Cette œuvre figure sous le n°4 de la section sculpture du catalogue d’ouverture du musée municipal de Locronan en 1934.

Collection publique) - Mairie de Cesson-Sévigné - Catalogue de Vente Rennes du 6 mars 2003 photographie p.19

(Boucher Jean (1870-1939) - Marbre blanc intitulé « La Mère » - 1919

Cette statue en marbre blanc taillé, h 34 x l 40 p 24.5 cm, titrée en façade « La Mère », signée « Jean Boucher » et datée 1919, est depuis 2003 conservée sur la terrasse de la Mairie de Cesson-Sévigné

Groupe représentant une mère et son enfant. Jean Boucher a pris pour modèle son épouse, Marcelle, ainsi que son fils aîné, Jean-Marie né en 2010.
Le plâtre préparatoire (ou sa reproduction en plâtre ?) a été exposé au salon des artistes français de 1934 et est conservé au musée municipal de Locronan créé cette même année. Il répertorié sous le titre suivant : » La maternité ».

 

(Collection publique) – commune de La Bouëxière (35)

Boucher Jean (1870-1939) - « La maternité », au Manoir du Carfour (façade est), Centre médical Rey-Leroux - La Bouëxière (35), Bronze.

Sans doute pas un vestige du monument l’Union de la Bretagne à La France :  Le 7 août 1932, des autonomistes bretons font exploser l'une des œuvres de Jean Boucher, « La Réunion de la Bretagne à la France », placée dans la niche de la mairie de Rennes. Selon certains témoignages, un fragment de ce monument serait aujourd'hui dans le parc du centre médical Rey-Leroux à La Bouëxière. Cependant, si l'ensemble de Rennes comportait une femme et son enfant, il ne semblerait pas que ce soit celle-ci ; peut-être s'agit-il d'un avant-projet ?

 

(Collection publique) - mairie de Cesson-Sévigné

Boucher Jean (1870-1939) - « L'Union de la Bretagne à La France » - 1911, bronze

La niche de l’hôtel de ville de Rennes est aujourd’hui vide. Deux œuvres successives l’ont pourtant occupées. La première la statue de Louis XV entre la Bretagne et la déesse de la santé fut détruite à la Révolution. La seconde, « l’Union de la Bretagne à la France », œuvre de Jean Boucher, partiellement détruite par des activistes bretons le 7 août 1932.

En 1909, la ville de Rennes souhaitant rendre hommage à Anne de Bretagne dont le mariage avait scellé le sort de la Bretagne à celui du royaume de France votait la mise en place d’un nouveau monument dans cette niche. Jean Boucher en obtenait la commande. Souhaitant réunir en une scène les grands moments qui ont marqué le passé de la Bretagne, il y montre Anne de Bretagne devant Charles VIII qui l’étreint avec solennité entouré de quinze personnes. Il a été inauguré en 1911.

Pour en savoir plus sur "L'union de la Bretagne à La France" .

(Collection publique) - mairie de Cesson-Sévigné

Jean Boucher de profil et en plan américain cliché réalisé en studio à Paris en 1920 par le photographe Henri Manuel.

Jean Boucher se met en scène d’écriture. Il porte ses lunettes et esquisse un sourire. Signature en bas à droite sous le cliché : « Henri Manuel/Paris ». Au revers, en haut à gauche une inscription au crayon à papier : « 103223 ».  tirage papier contre-collé, noir et blanc, 32.5x25.2 cm, don 2001 de Jean-Pierre BOUCHER

Source : Grande Masse des Beaux-Arts.

1er Second Grand Prix de Rome 1898 - Jean BOUCHER, Bas-relief en terre. 

« Caïn après la mort d’Abel poursuivi par la vengeance céleste »

(Collection publique) - mairie de Cesson-Sévigné

Boucher Jean (1870-1939) - « Tête de bretonne en coiffe », 1888, marbre.

Signature au dos de la sculpture « Jean-Boucher », 1888, marbre taillé, h50 x l40 x p28 cm, don 1994 de Jean-Marie BOUCHER

Dans le parc de la Chalotais de Cesson-Sévigné, cette « Tête de femme bretonne », œuvre en marbre dont la particularité est le contraste entre l’aspect lisse du visage et les épaules laissées brutes.

 

(Collection publique) - musée des Beaux-Arts de Nantes

Boucher Jean (1870-1939) - Le marbre « Antique et moderne » - 1901

Le marbre « Antique et moderne » a permis à Jean Boucher d’obtenir le Prix National. Il se voit offrir une bourse de voyage. Il quitte Paris le 1er septembre 1901 et visite plusieurs musées et pays : Belgique, Allemagne, Angleterre, Espagne et Italie où il doit séjourner une année entière. Jean Boucher a représenté dans ce groupe deux personnages, personnifiant selon lui l’antiquité et la modernité. Un philosophe évoque l’âme antique, assis dans un fauteuil creusé dans la pierre, tandis que la modernité est représentée par une jeune femme assise à même le sol et pensive.

Cette œuvre est conservée au musée des Beaux-Arts de Nantes depuis le 25 juillet 1903. Le plâtre exposé en 1899 au Salon des Artistes français est donné par l’artiste et conservé au musée Joseph Denais de Beaufort-en-Vallée en 1905.

(Collection publique) - mairie de Cesson-Sévigné (35)

Boucher Jean (1870-1939) - « Monument à Ernest Renan » à Tréguier - 1903

En juillet 1902 Armand Dayot, vice-président fondateur de la ligue des Bleus de Bretagne exprime son désir de voir une statue dédiée « à une de nos gloires nationales les plus hautes, une des lumières les plus pures et les plus brillantes de la pensée humaine : je veux dire Ernest Renan ». Jean Boucher qui reçoit la commande du groupe lors de son séjour à Rome, mettra fin à son séjour en Italie pour rentrer réaliser ce monument qui lui apportera la célébrité, en 1903.

L’érection du monument est autorisée le 30 août 1902 et le 13 septembre 1903, l’inauguration se fait dans un climat de protestations, a tel point que la troupe, baïonnette au canon a du être déployée sur place.

Le groupe sculpté se compose de la grande figure de Pallas Athéna debout à côté d’Ernest Renan, le laurier d’or à la main, casquée de sphinx, de griffons et d’aigrettes, vêtue du double chiton, la poitrine couverte de l’égide et bordée de serpents.

Pour en savoir plus sur Le Monument à Ernest Renan :

(Collection publique) - mairie de Cesson-Sévigné (35)

Marie Laure Bernard (1879-1950), actrice et cantatrice, plus connue sous le nom de Marcelle Doria, compagne de Jean Boucher

Photographie de Madame Boucher tenant dans ses bras un nouveau-né vêtu d’une robe (sans doute sa fille Jeanne Marie, née le 6 avril 1905 à Paris XIVe), 1905, tirage papier contrecollé, noir et blanc, 24.7x19.3 cm - Don 2001 de Jean-Pierre Boucher,

(Collection publique) - mairie de Cesson-Sévigné (35)

Jean Boucher (1870-1939) - Buste en marbre de « Marianne »

Buste signé sur le côté gauche : « Jean-Boucher » daté « 5-2-1921 », Marbre, h59 x l31 x p46 cm, Don 1995 de Jean-Marie Boucher, Mairie de Cesson-Sévigné- Salle du Conseil Municipal

Buste de Marianne, coiffée du bonnet phrygien. Jean Boucher a réalisé deux versions l’une conservée à Cesson-Sévigné et la seconde une tête de Marianne sur pied et en bronze conservée à Hédé.