Locronan et les peintres : Clémentine Ballot (1879-1864)
Née à Paris 17e, le 20 décembre 1879, Alphonsine Marie Antoinette Clémentine Leroi s’est mariée au Vésinet (78) en 1902 avec Jules Gabriel Ballot (1869-1937). Elle est morte à Paris 17e le 19 novembre 1964, est une artiste-peintre française.
En 1935, elle a fait donation de l’une de ses œuvres intitulée « Une Marée basse » et datée de 1912, au Musée d’Arts « Charles Daniélou de Locronan qui venait d’être créé l’année précédente.
Remettons en lumière son œuvre !
« UNE FEMME ARTISTE QUI N’EST TRIBUTAIRE DE PERSONNE »
Empruntons à la notice du Musée d’Art et d’Archéologie de Senlis, rédigée il y a quatre ans lors de la mise en dépôt de sa toile, intitulée « Sur la côte bretonne, 1912 » par le Centre national des arts plastiques, ces éléments de biographie :
Clémentine Ballot, née Clémentine Leroi, est une peintre française formée par Fernand Desmoulins (Javerlhac, 1853 - Venise, 1914). C’est à Crozant, petit village creusois qui accueille dès 1850 de nombreux artistes, que Ballot, alors paysagiste, rencontre Armand Guillaumin (Paris, 1841 - Orly, 1927). Tous deux nouent une forte amitié et n’auront de cesse de s’encourager l’un et l’autre.
La jeune peintre ne se limite pas aux vues de la Creuse : elle enrichit son répertoire par ses voyages en Bretagne, en Dordogne, dans le Lot ou encore aux Baléares. Ses paysages colorés, dans la mouvance postimpressionniste, plaisent. Exposée dès 1909 au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts de Paris, elle en devient associée en 1921, puis sociétaire en 1924. Elle présente également son travail dans les expositions de l’Union des femmes peintres et sculpteurs et reçoit le premier Prix en 1922. Elle en reste sociétaire jusqu’en 1951.
Durant ces années, Clémentine Ballot est régulièrement plébiscitée par les galeristes : elle expose à la galerie Georges Petit en 1923 et 1928 et à la galerie Ecalle en 1931. Elle présente en mars 1936 une centaine de tableaux à la galerie Berheim-Jeune. A cette occasion, Louis Vauxcelles (Paris, 1870 - Neuilly-sur-Seine, 1943) écrit la préface du catalogue.
Le célèbre critique y souligne l’originalité de Clémentine Ballot : « Nous sommes ici en présence d’une femme artiste qui n’est tributaire de personne ». Il donne l’exemple de Berthe Morisot (Bourges, 1841 - Paris, 1895) dont le travail était alors lié à Édouard Manet (Paris, 1832 - 1883) pour mieux insister sur la singularité de l’œuvre de Ballot dont le nom n’est rattaché à aucun homme. Louis Vauxcelles fait son éloge dans L’Excelsior le 16 mars 1936 : « […] le talent de cette artiste est donc de la plus riche complexité. À son exposition est assuré un succès du meilleur aloi. »
Clémentine Ballot continue à exposer dans les Salons et les galeries parisiennes jusqu’en 1951. Après sa mort, son nom et son oeuvre tombent petit à petit dans l’oubli tout comme bon nombre de femmes artistes. Depuis quelques années, son travail est remis en lumière : par le musée d’Art et d’Archéologie de Senlis en 2021 lors de l’exposition « L’Union des femmes peintres et sculpteurs au tournant du XXe siècle », puis par une rétrospective en 2023 à l’Hôtel Lépinat de Crozant.

(Collection publique) musée d’Arts « Charles Daniélou » de Locronan © - Ayants-droit Clémentine Ballot - Don 1935,
Ballot Clémentine (1879-1864) « Marée basse » -1912, huile, signée en bas à gauche, 51x60 cm
Dans son étude qualité des tableaux de notre musée réalisée en 1990, André Cariou évoquait l’état de cette œuvre, il y a 35 ans : « chassis à clef bon état, cadre en bon état, peinture non vernie en bon état – à présenter tel quel en 1990 ».
Clémentine Ballot (1879-1864) devant son chevalet dans les années 1950.

( Collection Publique) Dépôt du Centre national des arts plastiques, Paris, 2021 © - Musée d’Art et d’Archéologie, Place Notre-Dame 60300 Senlis
BALLOT Clémentine (1879 - 1964) « Sur la côte bretonne », 1912, Huile sur toile

