Locronan et les Artistes : Armel Beaufils.
Armel Jean Marie Armand Beaufils, dit Armel-Beaufils, né le 26 novembre 1882 à Rennes (35) et mort le 21 février 1952 à Saint-Briac (35), est un sculpteur, statuaire, céramiste, dessinateur et peintre français, dévoué notamment à la figure féminine bretonne. Il s’est marié le 29 octobre 1923 à Dinard (35) avec Suzanne Léonie Armande Duvivier (également artiste et dite « Zannic » Beaufils)
Dans la section sculpture du catalogue d’ouverture du musée municipal de Locronan en 1934, on trouvait sous le n°1 son plâtre intitulé « Un Jour de pardon à Ploaré » - Il ne semble pas que ce soit le plâtre original du Salon de 1924 qui lui a permis d’y obtenir sa Médaille d’Or, mais plutôt une première étude ou une reproduction ultérieure. Nous n’avons à ce jour aucune archive qui nous le précise.
Né à Rennes, en 1882, Armel Beaufils, fils d’Emile Beaufils, clerc de notaire et d’Amandine Laloy, originaire de Fougères, vint très jeune à Saint-Briac, partageant son enfance entre Rennes et ce pays d’élection auquel il resta attaché toute sa vie.
En 1991, son père est nommé juge de paix à Anet (28) et c’est dans cette ville que, sur les bancs de l’école communale, il fera connaissance de Marcel Mayer qui deviendra critique d’art. A l’âge de 12 ans, il reviendra en Bretagne, à Fougères, ville natale de sa mère, où il entre au collège. A partir de 1897, il fréquente le Lycée de Rennes où il obtient son baccalauréat. Après quoi, « En digne fils de juge de paix, il prend ses inscriptions de droit. Au bout de six mois d’études, il entre, par étourderie, dans une salle où Anatole Le Braz étudie le théâtre breton… ».
Rapidement, sa vocation artistique se précise, « le tempérament artistique de sa mère et la présence de son oncle, Pierre Laloy, architecte départemental des Beaux-Arts, ne peuvent que contribuer à l’éclosion de son talent ». Il fréquente les cours du soir de l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes, taquine l’architecture et adopte finalement la sculpture. Sur les traces de Pierre Lenoir, Louis Nicot et de ses amis Eloi Robert et Emmanuel Guérin, une année avant son ami Francis Renaud, il s’inscrit, en 1903, officiellement à l’École des Beaux-Arts de Rennes. De 1903 à 1906, il va passer les épreuves de chaque discipline : modelage, sculpture pratique et mis au point, croquis, « nature »,…
En 1905, il reçoit du Député de Rennes le prix du Ministère et s’inscrit à l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris. L’année suivante, il est admis à titre temporaire à l’atelier du sculpteur Mercié en mai, puis en novembre à titre définitif. Il demeure alors à Paris. En 1907, il est admis à la section peinture de Merson. Il restera à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts jusqu’en 1909.
Dès 1909, Armel Beaufils va commencer à exposer au Salon des Artistes Français. Il y exposera tout au long de sa vie. Il y présente, en 1909 un buste en plâtre de Paul de Longchamp et une statue en marbre, La Thaïs implorante pour laquelle il obtient une mention honorable, suivi en 1911 d’un groupe plâtre intitulé Deux enfants sur la côte et d’un bas-relief pour l’hôpital de la ville d’Antrain, en 1912 d’un buste en marbre d’une petite fille et en 1913 du plâtre pour le tombeau de Mlle Magdeleine Grégoire Delacour qui sera exposé en marbre l’année suivante et lui vaudra une médaille de bronze. En 1914 est aussi exposé le buste en marbre de Paul de Longchamp.
Pendant la guerre, Armel sera mobilisé comme dessinateur à l’hôpital Saint-Vincent de Rennes. De 1916 à 1923, neuf monuments aux morts lui seront commandés : à Fougères, Anet, Saint-Malo, Saint-Servan, Saint-Briac, Saint-Cast, Quimper, Ploaré et Rosporden.
Au salon de 1920, il expose le buste d’une jeune fille en pierre de sénozan et un fragment du monument de Fougères, le petit cordonnier fougerais, à celui de 1921, un bas-relief en pierre, Jeune fille de Ploaré et une statue, Le jour des morts de Saint-Cast appelée aussi La Bretonne de Saint-Cast ou la Castine qui sera récompensée d’une médaille d’argent.
Il participe en 1923 au salon des artistes français ainsi qu’à celui de la Société Nationale des Beaux-Arts avec une statue de marbre La brise printanière et un groupe pour les enfants de Saint-Malo.
L’été 1923, il épousera à Dinard la fille du peintre et photographe belge Louis Duvivier qui s’était fixée à Dinard par les hasards de la guerre, née à Spa en Belgique en 1892, on l’appelait Zannic ou « kiki » pour les intimes. Elle deviendra également sculpteur.
Au salon de 1924, on découvre, outre La Castine en marbre, celle pour laquelle il avait obtenu la médaille d’argent en 1921, une statue de marbre intitulée La Plage et un plâtre, présenté sous le nom Un jour de pardon – Ploaré, pour lequel il va obtenir la médaille d’or et se retrouver hors-concours pour les salons suivants.
Une réduction du Jour de Pardon-Ploaré réalisé en ébène sera exposée au Salon de 1925. Cette œuvre, envoyée à Liverpool, se trouve aujourd’hui au Musée des Beaux-Arts de Nantes. Une autre reproduction, en chêne, sera présentée dans différentes expositions à partir de 1925, jusqu’à l’Exposition Internationale de 1939. Enfin, une dernière en grès émaillé, est aujourd’hui conservée dans les collections du musée de la Faïence à Quimper.
En 1926, une promenade, sur le lieu du pardon de Pen ar Lan à Ouessant, lui suggère l’idée de deux nouvelles sculptures. Comme pour La Pennhérès, le regard se promène avec étonnement, du souvenir de l’artiste et à la Fille de la pluie et à la Jeune Ouessantine.
En 1927, le plâtre de La Pennhérès, appelé aussi sous le nom de L’Héritière ou de La fille sera présenté au Salon. L’exposition d’Art Breton Moderne de Douarnenez de 1929 enrichira ses catalogues d’une reproduction faïence monochrome qui est aujourd’hui conservé au Musée Breton de Quimper.
Sa collaboration avec la manufacture Henriot débute aux environs de 1929, alors qu'il présente au Salon des artistes décorateurs un Jour de Pardon en grès et la Pennhérès.

(Collection publique) © - Photo « Les Mémoires de Locronan » - Musée d’Arts « Charles Daniélou » de Locronan
Beaufils Armel (1882-1952) « Un Jour de pardon à Ploaré », plâtre
Catalogue d’ouverture du musée municipal de Locronan en 1934, section Sculpture, n°1
« Portrait d'Armel Beaufils »
Photographe : Binet Raphaël Louis Félix (18 mars 1880 - 26 septembre 1961) ; Vers 1930 ; Saint-Brieuc.
Photographe Anonyme - Papier Noir et blanc, 17,8 x 12,8 cm, c.a. 1924, Exposition Beaufils Armel Paris Le Grand Palais, Oeuvre « Un Jour de Pardon » d'Armel Beaufils.
Photographe) Anonyme - Papier Noir et blanc, 22,8 x 17 cm, c.a. 1924, Inscriptions Au dos : Un jour de pardon / Armel Beaufils / N° 506 /Armel Beaufils statuaire / 36 rue Mathurin Regnier XV Paris
Photographe Anonyme - Papier Noir et blanc, 23,8 x 18 cm, c.a. 1925, Inscriptions Au dos : Le Pardon de Ploaré / Ebène / Armel Beaufils
Photographe Anonyme- Papier Noir et blanc, 18,4 x 12,9 cm, c.a. 1925, « Un Jour de Pardon » œuvre d’Armel Beaufils
Statuette en faïence monochrome blanche d'une jeune fille en costume de Ploaré, assise, tenant un livre ouvert sur ses genoux et semblant rêver.
Faïence (Intérieur totalement évidé), h56 x l27,3 x p43 cm,
Inscriptions à l'arrière : armel Beaufils. à l'avant : UN JOUR DE PARDON. sous le socle : HENRIOT / QUIMPER / France,
On sait qu'il exposa des céramiques à Douarnenez dans le cadre de l'exposition d'Art Breton Moderne. Au total, semble-t-il, huit modèles seront créés pour la manufacture : la Pennheres de Plougastel-Daoulas, Femme de Ploaré assise, Un jour de pardon, La petite Plougastel, Trois fillettes de Plougastel en danse, Départ pour la procession, Petite Ouessantine, une céramique animalière : le Calculot, et enfin un buste d'enfant que l'on peut rapprocher du portrait de Claude Sanson-Henriot portant un bonnet d'Ouessant.
Presses Réunies ; Angers - Publicité Faïencerie HB-Henriot Quimper Après 1925, Papier cartonné (Procédé photomécanique), 13,8 x 8,9 cm
Inscriptions Faïencerie d'Art Breton - HENRIOT – Quimper, Femme de Ploaré, assise, d'Armel Beaufils / H. 58 - Socle 42X25 Au dos : Faïencerie d'Art Breton - HENRIOT - Quimper / Grands-Prix, Arts Décoratifs, Paris 1925
Faïencerie Henriot, c.a. 1930, Jour de pardon / Femme de Ploaré assise, statuette en faïence monochrome, h55 x l43 x p27 cm, Femme en costume traditionnel, assise, un livre sur les genoux (missel).
« La Pennhérès » de Plougastel-Daoulas, 1929 - Faïencerie Henriot. Faïence monochrome blanche, h49,5 x l21 x p19 cm, sur socle carré, une jeune fille en costume de Plougastel-Daoulas, la main droite sur la hanche, tient de la main gauche une badine.
Armel Beaufils « La pennhérès » - « L'héritière »
Faïence polychrome Henriot, c.a. 1930. Haut. 50 cm
Sans ce titre « d'héritière », cette belle Bretonne fière, au port altier, ne serait qu'une jolie représentation féminine. Mais ici, l'artiste cherche à montrer que dans une société patriarcale, le statut d'héritière offre à ces femmes un pouvoir décisionnel unique, qui les distingue des autres. Indépendantes des hommes pour assurer leur subsistance, elles jouissent de la liberté de choisir un époux, voire de s'en passer entièrement. Avec cette œuvre, l'artiste fait un geste fort en faveur du féminisme. (Bretagne Ancienne)
Statuette de macareux en faïence monochrome blanche. c.a. 1930, h33 x l14 x p14 cm, Inscriptions Armel Beaufils - HENRIOT / QUIMPER / FRANCE.
1926 – Armel Beaufils (1882-1952) - Monument à Anatole Le Braz à Tréguier
Ornée d'une croix et de motifs celtiques en référence à la culture bretonne qu’Anatole Le Braz aimait tant, cette stèle funéraire située dans le « Bois de l'Évêché » sur les hauteurs surplombant le Guindy a été dessinée par le sculpteur Armel Beaufils en 1926. Les cendres d’Anatole Le Braz y ont été transférées le 8 juillet 1928 à la demande de sa famille et selon son dernier désir. Le "Bois de l'Évêché" est aujourd'hui connu sous le nom de "Bois du Poète" en référence à Anatole Le Braz qui y est inhumé. Monument funéraire en granite gris bleu en forme de stèle dressée encadrée d'un mur bahut à usage de banc.












