Patrimoine

Pour les nombreux visiteurs de l'été, Locronan, petite cité de caractère, l'un des plus beaux villages de France, est une commune qui ne semble pas avoir de difficulté à entretenir ses monuments anciens, publics ou privés. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Paradoxalement, c'est peut-être la grande misère de la commune au XIXème siècle qui est à l'origine de sa prospérité actuelle, en la mettant à l'abri des transformations sauvages.

L'agglomération, élevée au rang de ville par Anne de Bretagne, avait tiré sa splendeur au XVIIème siècle du commerce des toiles à voiles qui y étaient fabriquées, et qui y attiraît de nombreux marchands. Mais ce commerce va décliner au siècle suivant et se concentrer entre les mains d'un seul négociant. De nombreuses maisons ne sont pas entretenues, et plusieurs actes attestent de leur délabrement. En 1808 la foudre provoque la chute du clocher de l'église Saint Ronan et entraîne de graves dommages. Les tisserands vont disparaître, et plusieurs maisons du bourg vont abriter des mendiants.

Le patrimoine religieux sera sauvé par l'action de quelques architectes célèbres : François Debret (1777-1850), Jean-Baptiste Lassus (1807-1857), qui obtiendra le classement de l'église aux Monuments Historiques en 1845, et Paul Gout (1852-1923). Ceux-ci ont respectivement restauré la basilique de Saint-Denis, la cathédrale Notre-Dame de Paris et l'abbaye du Mont Saint-Michel.

Le patrimoine civil devra beaucoup à Charles Daniélou, maire de Locronan de 1912 à 1945, et plusieurs fois ministre. Dans son livre FINIS TERRAE, il  note que "le 11 novembre 1911, le gouvernement déposait sur le bureau de la Chambre, un projet de loi relatif à la conservation des monuments et objets ayant un intérêt historique ou artistique", dont il sera un ardent défenseur. Dans les années 1920, il va obtenir le classement de la grande place, "dont toutes les maisons, qui datent du dix-septième siècle, constituent autour de leur antique cathédrale une des plus complètes merveilles d’art architectural".

Aujourd'hui les rénovations se poursuivent de façon régulière et sont effectuées par des artisans qualifiés, en partie grâce aux subventions accordées par les Monuments Historiques, comme l'illustre les clichés suivants.