Rue Lann

Au début du XIXème siècle, le voyageur qui, venant de Douarnenez, arrivait à Locronan, ne voyait que l'arrière du bourg surmonté par le clocher et sa flèche. Celle-ci sera atteinte par la foudre en janvier 1808, et ne sera jamais reconstruite. Sa chute provoquera de nombreux dégâts à l'église, dont certains ne seront réparés qu'en 1902-1903. La rue actuelle, qui aboutit sur la place et le porche de l'église, ne sera percée qu'en 1875. Auparavant il fallait obligatoirement tourner à droite pour prendre la rue Lann.

Au niveau des parkings qui ont envahi l'entrée ouest depuis quelques années, le chemin de droite, vers le sud, divisait en deux le village de Gorréquer, et constituait la frontière entre les communes de Locronan et Plonévez-Porzay jusqu'en 1929. Au nord, le village de Rosancelin était entièrement en Plonévez-Porzay.

Entrée Ouest, 1847

Entrée Ouest de Locronan, Cadastre 1847

A l'aube du XXème siècle cette entrée du bourg n'était pas encore bâtie, comme on peut le voir sur d'anciennes cartes postales. La maison située à droite et à l'angle de la route qui mène à Gorréquer, à été construite dans les années 1930, et inspirée par le mouvement des "Seiz Breur". Ce devait être un hôtel, mais elle deviendra finalement un atelier de tissage artistique de toiles de lin.

D'autres maisons sont plus récentes, certaines contiennent des pierres de récupération, avec des dates parfois sans rapport avec celles de leur construction.

Entrée Ouest, vers 1920

Entrée Ouest, vers 1920

La rue Lann (rue Goriou ou Gorrou en 1550, rue l'âne sous la Révolution) a gardé son aspect d'autrefois. Au moment de la Grande Troménie, elle était empruntée au départ comme à l'arrivée par la procession et on y trouvait de nombreuses huttes.

Grande Troménie

La grande Troménie dans la rue Lann, début du siècle dernier

 

La maison de gauche existe toujours, mais elle a perdu son escalier extérieur.
Derrière les bannières, la maison a été achetée vers 1914 par Thérèse Coadou, veuve de Félix Tanguy, et mère du célèbre peintre surréaliste Yves Tanguy qui y faisait de fréquents séjours.
Sur la droite, la maison du coin de la rue était appelée au début du XXème siècle "Maison de madame de Sévigné".