Rue du Four

La "Rue du Four" apparait sous ce nom sur les registres de recensement à partir de 1831, ainsi que  sur le cadastre de 1847, où elle s'arrête à la garenne Garront ar Guéor, aujourd'hui la "Venelle des Templiers". C'est l'ancienne rue du parc de l'aveu de 1557, qui cependant devait être beaucoup plus étendue.

En la rue du parc, 1557

Aveu 1557

Au XVIIIème siècle, la place de la mairie était connue sous le nom de Leur an Autrou, et le passage situé devant le musée et la mairie était simplement "le chemin qui mène au four".

Cadastre 1847

Cadastre 1847

L'une des nouveautés du cadastre de 1847, était l'apparition de la nouvelle route départementale N° 7 reliant Châteaulin à Douarnenez, qui se raccordait vers l'est à la rue du Four. Mais comme celle-ci était très étroite, il restait à résoudre le problème de la traversée de Locronan. L'agent voyer proposa d'élargir la rue en abattant les maisons sur son côté nord, dont la mairie actuelle que la municipalité venait d'acquérir pour en faire la maison d'école. A la demande de la commune une décision du 5 septembre 1845 reporte l'élargissement sur le côté sud : l'une des plus anciennes maisons de Locronan échappe à la démolition.

Mais il faudra cependant attendre plus de 50 ans et cinq délibérations du conseil municipal entre 1896 et 1900 pour que les travaux commencent. En 1896 le conseil signale que quelques voitures du cirque Pinder ne peuvent emprunter cette route à Locronan et doivent rebrousser chemin. Il repousse un projet alternatif évitant le bourg, arguant que depuis 1845 l'administration avait interdit la restauration des maisons du côté sud, sauf à les reconstruire en retrait de la rue. La plupart étaient en ruine, deux seulement avaient été refaites. L'élargissement de la rue du Four ne sera donc terminé qu'au début du XXème siècle. Le cadastre a enregistré de petites cessions à la voie publique en 1902 pour les lots numéros 91, 93, 95 et 96 du plan de 1847, qui correspondent au nouvel alignement. Les façades du côté sud datent de cette époque, avec pour certaines un réemploi des anciennes pierres. Une photographie prise vers 1890 (fond Hervé le Bihan), montre les maisons 91 et 93 avant leur démolition. On y devine aussi un pan de mur de la maison 90 (en blanc), reconstruite "en retrait" en 1876-1879.

La rue du four, avant l'alignement de 1902.

 

Démolitions, près de l'église

Démolitions, début XXème siècle

De l'autre côté de la rue, l'école va fonctionner de nombreuses années dans les locaux de la mairie actuelle. D'abord publique, ses bâtiments seront agrandis vers 1860 pour héberger en outre une école de filles, religieuse jusqu'en 1905, puis publique jusqu'en 1940. Le maire Charles Daniélou va y créer le musée en 1934.

Près de la Mairie, la poste va s'installer dans une maison construite en 1898, et la maison voisine sera édifiée au début du XXème siècle.

Avant la Révolution, la plus belle maison du quartier était celle où se trouve aujourd'hui la mairie. Elle avait été occupée vers 1750 par le sieur Chardon, l'un des plus importants négociants en toiles à voiles de l'époque.  Toutes les maisons contigües au cimetière appartenaient à L'Eglise Saint Ronan, et seront vendues comme biens du clergé. Dans l'une d'elles, face à la poste, se trouvait le four à ban.

Au nord-ouest de cette place Leur an Autrou, il y avait l'auditoire de justice et la prison, dont il ne reste rien actuellement.