Maison 82

En 1924, Pierre Quillien consent au classement de "la maison avec rez de chaussée, un étage et une mansarde avec une lucarne du XVIIème siècle et désignée sous le numéro 82 du plan cadastral de la commune de Locronan". Il est recensé dans cette maison à partir de 1906.

Maison 82

Maison 82

Maison 82, à gauche.Anciennement la Descente des Voyageurs

Maison 82 sur la gauche, ancien relais de poste

 

L'étude du cadastre indique qu'elle appartenait à Jean Danielou et Pierre le Duff par moitié en 1847. Elle est appelée "La Descente des Voyageurs", car elle sert de relais de poste entre Quimper et Lanvaux. Jean Danielou était l'époux de Anne Marie Kerven, petite-fille de Mathias Kervern, qui avait acquis la maison en 1785, et qui en est le propriétaire sur le premier cadastre en 1808.

En 1872 elle passe aux mains de François Olliveau, et en 1888 en celles de Corentin Péton et Marie Anne Hémon, de Goulit-ar-Guer en Plonévez-Porzay. Ces derniers n'y résident pas, mais leur fille Marie Louise, qui épouse Jean Pierre Quillien en 1897, viendra y habiter entre 1902 et 1906 ; ses deux premiers enfants naissent à Plonévez-Porzay en 1898 et 1902, et le dernier, Marie-Anne, à Locronan en 1910.
Marie-Anne deviendra l'épouse de Jean Meingan, maître-carrier, et ouvrira dans sa maison la première crêperie de Locronan en 1951.

Au XVIIIème siècle, elle avait appartenu à François Chapalain, selon un acte de 1766.

Elle dite des « Trois piliers » en 1785 lorsqu’elle est vendue à Mathias Kervern, maître maçon, et Marie Guideau sa femme par les héritiers de François Chapalain et Marie Louboutin. Mais il y a une autre maison des « Trois piliers » en face sur le coté ouest de la place appartenant à d’autres Chapalain : y avait-il deux enseignes des « Trois piliers » sur la place ?

L'acte de vente1 décrit « une maison couverte d’ardoises nommée la maison des Trois Piliers, située en ladite ville de Locronan Saint Ronan des Bois, construite en sa façade de pierres de taille et au surplus de simple maçonnage, composée d’un étage et d’un grenier, ouvrant à l‘occidant d’une porte, d’une boutique et de deux fenêtres sur la grande place de cette ville, et à l’oriant d’une autre porte et de deux fenêtres , ayant une cheminée dans son pignon d’oriant, une autre en son mur du midi, lequel mur est mitoyen et a dans le bas une porte de communication actuellement maçonnée et une fenêtre non maçonnée, et dans le haut dudit mur bout d’oriant une autre fenêtre aussi non maçonnée, et dans le mur coté du nord qui est aussi mitoyen il y a encore deux cheminées et un escalier en pierre éclairé par une fenêtre dans le toit du coté du nord ; de plus une crèche en appentis couverte d’ardoises à l’orient de ladite maison, ouvrant d’une porte et d’une fenêtre aussi à l’orient ; lesquelles maison et crêche relèvent roturièrement à fond du fief du Prieuré de Locronan Saint Ronan des Bois et sont eschues et avenues auxdits vendeurs de la succession de défunt François Chapalain leur père commun… »

La prise de possession de Mathias Kervern et femme aura lieu le 13.08.1785. Un état des réparations est fait par Jean Georget, maçon, Jean Rivoal, couvreur, et Yves le Deredec, charpentier, tous de Locronan. Elles sont évaluées à 1050 livres, la maison étant dans un triste état : « …ils nous ont fait voir et nous avons vu que les deux murs costiers de la crèche en appentis ont besoin d’être démolis, les deux portes et la fenêtre sont à faire à neuf, la charpente entièrement pourrie est à changer, et la couverture dont il manque un tiers de pierres d’ardoises à refaire ; après quoi nous avons entré dans la maison des Trois Piliers à l’occidant de ladite crèche, où ils nous ont encore fait voir et avons vu que le manteau de la cheminée bout d’oriant est rompu par la moitié, duquel il y a un bout parterre, et par conséquent à changer, la lucarne du au haut du pignon du couchant est à refaire, les murs costiers de ladite maison sont entièrement dégradés, ainsi que le pignon d’orient ; l’escalier en pierre de ladite maison est à démolir, le planché de la chambre bout du couchant peut être réparé avec un tiers de planches de plus, le planché sur le pont allée entièrement pourri, le planché de la chambre bout d’orient de ladite maison est aussi entièrement pourri, et à être fait à neuf, ainsi que le planché du grenier, toutes les poutres sous lesdits planchés sont passables, les fermes du grenier sont aussi passables. Les portes, fenêtres et boutique de ladite maison sont à refaire à neuf, la plus grande partie des cloisons pourries et à refaire, la charpente de ladite maison est entièrement pourrie et à être rechangée, et qu’enfin la couverture dont il n’y a que le tiers des pierres d’ardoises à être refait à neuf ; et toutes lesquelles réparations urgentes et nécessaire lesdits ouvriers estiment valoir faire et fournir une somme de mille cinquante livres… ».

 Notes
1 Arch. Dep. Finistère, 4 E 36 39, Vente par les héritiers Chapalain à Mathias Kervern, quittance, prise de possession et état des réparations, 1785.