Médailles de la Grande Guerre

La Légion d’honneur

Légion d'honneur - avers

Légion d'honneur - avers

Légion d'honneur - revers

Légion d'honneur - revers

L’Ordre National de la Légion d’Honneur est chargé de décerner la plus haute décoration honorifique française. En créant la légion d’honneur, Napoléon s’inspirera de l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis créé par Louis XIV le 5 avril 1693. Projet présenté devant le Conseil d’Etat à partir du 14 floréal an X (4 mai 1802) et soutenu par Bonaparte lui-même, le texte de loi sera adopté le 19 mai 1802 par le corps législatif ; la loi n’est scellée et signée par le premier consul que le 9 prairial an X (29 mai 1802). Cette légion d’honneur s’adresse, dès les origines, aussi bien aux civils qu’aux militaires ; on prête à Napoléon la célèbre phrase : « Je veux décorer mes soldats et mes savants ». Elle récompense les mérites éminents rendus à la Nation. La forme générale de la décoration ne varie pas au cours du temps même si centre et bélière ont changé au cours des différents régimes : impérial, royal et national. C’est en 1870 que la Légion prendra la forme que nous lui connaissons aujourd’hui.
Le dessin de l’insigne s’inspire de l’Ordre de Saint-Louis. Il s’agit d’une étoile à cinq rayons doubles émaillés de blanc, aux dix pointes boutonnées. Les rayons sont reliés par une couronne émaillée de vert et composée de feuilles de chêne (à droite) et de laurier (à gauche) et dont les extrémités entrecroisées sont rattachées par un nœud. L’étoile est suspendue à une couronne ovale de feuillage, émaillée de vert et composée de feuilles inversées par rapport aux rayons. Le centre de l’étoile présente un médaillon en or, entouré d’un cercle bleu avec les mots République Française et une tête de Cérès symbolisant la République sur l’avers et au revers l’inscription « Honneur et Patrie » et deux drapeaux tricolores ainsi que la date de création de l’Ordre 29 floréal an X. L’insigne est suspendu à un ruban rouge (+ rosette pour les officiers). Napoléon III sera le premier chef d’état à honorer, le 15 août 1851, une femme dans l’Ordre de la légion d’honneur ; il fera six nominations de femmes durant son règne. C’est lui-aussi qui décore, pour la première fois, un emblème régimentaire, celui du 2ème régiment de Zouaves.

 

La médaille militaire

Médaille militaire - avers

Médaille militaire - avers

Médaille militaire - revers

Médaille militaire - revers

Créée sous Napoléon III le 22 janvier 1852, cette médaille est l’une des décorations les plus prestigieuses, essentiellement réservée à l’armée : elle récompense à la fois les soldats, gradés et sous-officiers en récompense des sacrifices et actions d’éclats accomplis sous le feu de l’ennemi. La médaille subira quelques modifications en fonction des régimes politiques. Insigne en argent de 28 mm qui porte, à l’intérieur d’une couronne de lauriers, un cercle d’émail bleu avec au centre, à l’avers la tête de Cérès (République) et l’inscription « République Française » et au revers la devise « Valeur et Discipline ». Elle est suspendue à un ruban jaune liseré de vert par un trophée d’armes. La date de 1870 figurant à l’avers a été supprimée en 1951. De nombreuses femmes sont titulaires de la médaille militaire dès le second empire. Les deux premières à l’avoir reçue sont des cantinières de l’armée d’Italie le 17 juin 1859.


La croix de guerre

Croix de guerre - avers

Croix de guerre - avers

Croix de guerre - revers

Croix de guerre - revers

Avant la Grande Guerre, les actes de courage et les actions d’éclat des militaires au combat étaient récompensés soit par la Légion d’honneur, soit la médaille militaire. Dès novembre 1914, l’idée d’octroyer une médaille à tout titulaire d’une citation individuelle, fait son chemin. Une proposition de loi est déposée à la chambre des députés le 23 décembre 1914 et votée massivement le 4 février 1915. Par la loi du 8 avril 1915, fut créée une croix de guerre destinée à commémorer, depuis le début des hostilités, les citations individuelles pour faits de guerre à l’ordre des armées de terre et de mer, des corps d’armée, des divisions, des brigades et des régiments. Elle récompense les militaires, civils et personnels militarisés. La croix de guerre 14-18 n’est, en général, plus décernée depuis le 18 octobre 1921.
C’est une croix pattée en bronze florentin, à quatre branches avec, entre celles-ci, deux épées croisées pointes en haut. La gravure est du sculpteur Albert Bartholomé. Sur l’avers : dans un médaillon rond entouré d’un anneau avec la légende « République Française », on trouve une tête de la République coiffée du bonnet phrygien orné d’une couronne de laurier. Au revers : dans le médaillon circulaire les millésimes 14-15 pour arriver, vu la longueur de la guerre à 14-18. Cette croix est suspendue par un anneau simple à un ruban vert liseré de rouge et comportant cinq bandes rouges verticales .Sur ce ruban, on peut trouver :
- une ou plusieurs étoiles de bronze pour une citation à l’ordre de la brigade, du régiment.

- une étoile d’argent pour la division.
- une étoile de vermeil pour le corps d’armée.
- palme de bronze en forme de branche de laurier pour l’armée.
- palme d’argent = cinq palmes de bronze.


La médaille commémorative de la Grande Guerre

Médaille Grande Guerre - avers

Médaille Grande Guerre - avers

Médaille Grande Guerre - revers

Médaille Grande Guerre - revers

Au cours de cette « Grande Guerre », le parlement a souhaité, à plusieurs reprises, que soit instituée « une médaille commémorative de la guerre, qui serait, en même temps qu’un précieux souvenir pour les intéressés, la marque tangible de leur participation à une immense lutte », à côté « des décorations proprement dites que tous les soldats n’ont pu acquérir ». Dès septembre 1915, le ministre de la guerre Alexandre Millerand déposa un projet au parlement mais il faudra attendre la loi du 23 mai 1920 pour que soit créée la médaille commémorative de 1914-1918. Elle est accordée à tout militaire ayant combattu sous les drapeaux ou à bord des bâtiments entre le 2 août 1914 et le 11 novembre 1918 mais aussi aux civils ayant servi entre ces mêmes dates aux armées ou à l’intérieur.
Cet insigne commémoratif est une médaille ronde de 30 mm de diamètre, en bronze, due au talent du graveur Alexandre Morlon. Elle porte : - sur l’avers l’effigie de la République casquée de la bourguignotte (casque de 1914) portant des palmes de laurier et une épée en main gauche. - au revers la légende « République Française » entourant l’inscription « Grande Guerre 14-18 ». Cette médaille est suspendue à un ruban blanc à cinq raies verticales rouges par une bélière rectangulaire de la largeur du ruban, en bronze, formée de branches de chêne et de laurier.


La médaille interalliée dite Médaille de la Victoire

Médaille interalliée

Médaille interalliée

Médaille interalliée - revers

Médaille interalliée - revers

Le maréchal Foch, commandant en chef des troupes alliées à la fin de la guerre, propose de décerner à tous les combattants de la Grande Guerre appartenant aux différentes nations alliées la même médaille commémorative gravée librement par chaque nation mais où l’on devait toutefois respecter des caractéristiques communes : médaille en bronze devant représenter le symbole de la Victoire avec au revers l’inscription « La Grande Guerre pour la civilisation 1914-1918 » traduite dans la langue du pays. Le ruban, identique pour tous, figure deux arcs-en-ciel juxtaposés au centre par le rouge avec, symbolisant les temps nouveaux, un fin liseré blanc sur les bords.
C’est par la loi du 20 juillet 1922 que la France crée sa propre médaille : médaille en bronze doré ronde de 36 mm de Ø, gravée par Pierre-Alexandre Morlon.On trouve :
- à l’avers l’effigie d’une victoire ailée, en pied et de face, tenant en main droite un rameau d’olivier et en main gauche une couronne de laurier.

- au revers les initiales R.F encadrent un bonnet phrygien surmontant l’inscription « La grande guerre pour la civilisation 1914-1918.


La croix du combattant

Croix du combattant - avers

Croix du combattant - avers

Croix du combattant - revers

Croix du combattant - revers

« Ils ont des droits sur nous » avait dit Georges Clemenceau en parlant des combattants de la Grande Guerre. La loi du 19 décembre 1926 a créé la Carte du Combattant attribuée à toute personne justifiant d’au moins trois mois de présence dans une unité combattante; Ce n’est que quelques années plus tard, par la loi du 28 juin 1930, que sera créée le Croix du Combattant. Il s’agit d’une croix à quatre branches en bronze, avec une couronne de laurier apparaissant entre les branches du module d’un diamètre de 36mm. La gravure est de Douminc. Elle porte :
- à l‘avers, au centre de la croix l’effigie de la République portant un casque Adrian chargé de feuilles de lauriers et entourée de la légende REPUBLIQUE FRANCAISE.

- sur le revers, l’inscription CROIX DU COMBATTANT encadrant un glaive placé verticalement, pointe en bas avec, à hauteur de la garde, des rayons partant vers le haut.
Elle est suspendue à un ruban bleu horizon coupé par sept raies verticales rouge garance.


Autres insignes

Dans une vieille boîte en fer, au fin fond d’une armoire de famille, m’attendait un petit trésor : plein de petites images en métal ou en carton. Il y avait là "la journée du Poilu", "la journée des Orphelins", "la journée des blessés", "la journée du Secours National", un trésor vivant de cette période tragique. Ces petits insignes étaient remis à ceux qui, lors de quêtes, avaient donné quelque argent en soutien à différentes causes de la Grande Guerre. Ces quêtes étaient largement annoncées par des campagnes d’affichage auxquelles participèrent de célèbres artistes de l’époque tel Lalique, Poulbot…
Les journées étaient un moyen très important pour mobiliser l’arrière afin de soutenir financièrement, comme moralement, les combattants français.

 

Journée du Poilu-1915 31 octobre/1er Novembre Papier / 28x20mm

Journée du Poilu-1915 (31 octobre-1er novembre)

 

"Les Journées du Poilu", notamment connurent un vif succès. Rares étaient les familles qui n’avaient pas l’un de leurs engagés dans la tourmente de la première guerre mondiale.

 

 

 

Journée du canon de 75 1914-1915 Papier /19x31mm

Journée du canon de 75 1914-1915

Journée du canon 1914-1915

Journée du canon 1914-1915

 

"L’artilleur, épris de sa pièce ne la vant’ jamais sans raison" dit la chanson. Mis en place avant le tournant du siècle, le canon de 75 fut la pièce maîtresse de l’artillerie française. Par les récits des journaux, les lettres de soldats, la vague d’admiration grandissait et devint telle qu’une journée lui fut consacrée.

 

 

Journée Serbe-1916 Métal / 26x35mm

Journée Serbe-1916

 

Déjà avant le conflit mondial, La Serbie illustre la situation complexe et explosive des Balkans. Elle résistera héroïquement mais sera finalement envahie et prendra une importance symbolique aux yeux des Alliés.

 

 

"A Vaillans rien d'impossible"

"A Vaillans rien d'impossible"

"Aux infirmières de France" Le devoir "pour nos blessés" 1914-1915 Métal fort / 23x27mm

"Aux Infirmières de France" Le devoir "pour nos blessés", 1914-1915 "

On estime à 40% le nombre de soldats blessés ; beaucoup décédèrent de leurs blessures. Plus d’un million de soldats furent évacués invalides, sans oublier les "gueules cassées". Les infirmières firent de leur mieux pour adoucir leur souffrance.

 

 

Médaille de la tuberculose

Salut soleil qui guérit la tuberculose

 

La tuberculose est un ennemi sournois ; elle est contagieuse et la vie harassante des soldats, tout comme l’hygiène précaire, n’arrange rien. Cette journée du 4 février 1917 est organisée afin de renforcer et d’améliorer le réseau des hôpitaux et des stations sanitaires.

 

 

Secours national

Secours national

 

La France est, avec la Belgique, le pays le plus touché en dommages matériels : ruines, routes détruites, champs dévastés… La reconstruction est entreprise au fur et à mesure de la libération du territoire. L’état fait appel à l’emprunt et l’épargne. Les appels à la générosité des français se multiplient, soutenus par une forte propagande.

 

Journée des orphelins 1916 Métal / 32x35mm

Journée des orphelins (1916)

Orphelinat des Armées Lalique Métal / 29x32mm

Orphelinat des armées (Lalique)

 

A la fin de la guerre, la France compte plus d’un demi-million de veuves et tant d’orphelins. Un immense élan de solidarité se développe, des milliers de bénévoles récoltent des fonds pour pouvoir les aider.