Kerourien

Dans son aveu au roi de 1680, le prieur de Locronan déclare un "autre village nommé Kerourien tenu en fond par Ambroise et Bertrand le Kergoat qui payent annuellement audit seigneur prieur dessus ledit lieu un comble froment, et un comble avoinne et contient en fond neuff journals et demy".1

Les propriétaires fonciers sont aussi les exploitants. Ils le resteront jusqu'à ces dernières années, le village passant régulièrement d'un héritier au suivant, le plus souvent par un contrat de partage d'héritage.

Bernard Kergoat épouse Marguerite Philippe le 4 mars 1669 à Locronan. Ils sont dits de Kerourien lors de la naissance suivie du décès de leur fille Marie en décembre 1669. Une autre fille, prénommée Marie, nait en 1671, mais ne survivra qu'un mois. Dans son acte de baptème, Bernard est qualifié de laboureur de terre, et le parrain est Ambroise Kergoat son frère. Dix autres enfants suivront, dont Elisabeth, née en 1687, qui épouse Hervé Moreau le 27 octobre 1711 etc. Par contre Ambroise, époux de Marguerite Breton, ne semble pas avoir eu de successeur.

La famille Moreau va occuper le village au XVIIIème siècle. Hervé Moreau et Elisabeth Kergoat y auront 8 enfants, dont Guillaume, qui épouse Jeanne Hémon, qui sera père de 13 enfants, suivi de Thomas, marié à Jeanne Le Bris, qui aura lui-même 12 enfants. A chaque succession il fallait partager les biens entre tous les héritiers. Un ou deux d'entre eux reste au village après avoir dédommagé ses frères et sœurs.

Ainsi, après le décès de Thomas Moreau en 1797 et de son épouse Jeanne le Bris en 1804, un acte du 24 septembre 1804 précise les conditions du partage2. Hervé Moreau et Jeanne le Pelliet reste à Kerourien, où ils n'auront que deux enfants. Hervé d'Hervé leur gendre figure sur le recensement de 1831. Après le décès de son mari en 1805, Jeanne Pelliet requiert l'inventaire des biens de sa communauté, dans lequel apparait, entre autre, un métier à tisserand et un dévidoir. Mais le tissage lui-même semble abandonné, car il n'y a pas de stock de chanvre, ni de trace de sa culture.3

Sur les cadastres, les propriétaires sont Jeanne Le Pelliet en 1808 et Jean Pennaneach, époux de Marie d'Hervé, en 1847.

Liste des parcelles, avec leur numéro dans la section 3, en 1847 :

Stang Cadic (63,64), Clos Stang Cadic (65,66), Parc ar Feunteun (125), Bar ar Dreuz (145), ar Gonidou (147), ar Barven (163), Gonidou Bras (166), Maison (167), ar Jardin (168), Liors Bras (169), Parc Bian (170), Pradic Saint Guénolé (172), Foennec Bihan (173), Foennec Bras (174), Liors Parc Izella (175), Parc Izella (176), Parc Nevez (216, 217).

Kerourien en 1847

Notes

1 Arch. Dép. Loire-Atlantique, B 1164, Rentier du prieuré de Locronan, 1680.
2 Arch. Dép. Finistère, 4 E 36 59, Licitation passée entre Hervé Moreau, de Kerourien, et ses frères et sœurs, 1804.
3 Arch. Dép. Finistère, 4 E 36 59, Inventaire fait à Kerourien en Locronan, à la requête de Jeanne Pelliet, après le décès de son mari, 1805.